Girodet 1767-1824
Rétrospective
Cette exposition composée d'une centaine d'œuvres, met en valeur le génie encore trop méconnu d'Anne-Louis Girodet, élève de David et peintre de talent qui marqua son époque grâce à un style mêlant à la fois poésie et sensualité.
Girodet a été redécouvert il y a bientôt quarante ans à l’occasion d’une exposition organisée à Montargis pour le bicentenaire de sa naissance (1967). Depuis cette date, notre regard a profondément changé. Un nombre important de thèses de doctorat, en particulier aux Etats-Unis, en Angleterre, en Italie, en France et en Allemagne, lui a été consacré. Une rétrospective organisée par le musée du Louvre était donc attendue.
Cette exposition confirme le talent prodigieux de Girodet qui, plus que tout autre artiste du XVIIIe siècle finissant, a su tirer la peinture d’Histoire vers le spectacle des sentiments. Elle révèle également un dessinateur virtuose et sans rival, un portraitiste parfaitement au fait des théories psychologiques modernes de Rousseau ou de Lavater.
L’approche chronologique retenue pour l’exposition met particulièrement en valeur les ruptures et contrastes de l’art de Girodet, ainsi que l’importance du contexte historique de l’époque, marquée par la Révolution, l’exécution d’un roi, la naissance et le règne d’un empereur et in fine le retour des Bourbons sur le trône.
Girodet a créé un style qui lui est propre, mêlant le raffinement intellectuel à la sensualité. Pour nombre d’observateurs, il représente en peinture les prémices du romantisme français, incarné par Chateaubriand en littérature. La peinture de Girodet fut en quelque sorte le reflet de la société française, au moment où elle traversait une des périodes de transformations les plus fondamentales de son histoire. Pour autant, son art reste en décalage avec les événements politiques. Plutôt que de servir le civisme républicain ou le nationalisme impérial, ses tableaux les plus engagés cherchent paradoxalement à incarner un idéal esthétique repoussant les frontières qui séparent la poésie de la peinture.
Politiquement inclassable et contradictoire, enthousiaste et opportuniste, sexuellement énigmatique, Girodet est le type même du héros romantique, dont il fixe l’image dans le Portrait de Chateaubriand. Rebelle à la rigidité des catégories artistiques, son intérêt pour l’immatériel et le rêve, son goût pour la poésie et son classicisme excentrique lui font subtilement pervertir et métamorphoser l’enseignement de David. Son art séduisant et souvent étrange annonce les moments les plus littéraires de la peinture française, le symbolisme ou le surréalisme.
Musée du Louvre du 22-09-2005 au 02-01-2006.
viernes, 30 de septiembre de 2005
miércoles, 14 de septiembre de 2005
Premeditated manslaughter
How a Saturday morning tip on a pair of Stillettos resulted in a Saturday evening heartbreak
Suscribirse a:
Entradas (Atom)